Sécurité routière : attention aux médicaments au volant

Mis à jour le 07/07/2020

 Les somnifères et les anxiolytiques sont les substances les plus fréquemment retrouvées chez les accidentés de la route. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), leur consommation augmenterait de 60 à 80% le risque d’accident, ce risque étant multiplié par 8 en cas de consommation d’alcool ou de stupéfiants.

À l’occasion de leurs actions de prévention, les intervenants de la sécurité routière du Bas-Rhin constatent pourtant fréquemment que les usagers de la route ne mesurent pas suffisamment les effets de la prise de médicaments sur leur conduite.

En effet, si les risques liés à la vitesse, l’alcool et les stupéfiants sont de plus en plus intégrés du grand public, les effets avérés de certains médicaments sur les capacités de conduite restent encore souvent méconnus ou négligés.

Les risques associés à la prise de médicaments

Le risque d’effet sur la conduite d’un véhicule, motorisé ou non, peut concerner des médicaments obtenus avec ou sans ordonnance. Ces médicaments peuvent faire partie d’un traitement au long cours concernant certaines pathologies (dépression, épilepsie, maladie de Parkinson, diabète, hypertension) ou traiter ponctuellement des maux courants (douleurs, fièvres, toux, rhume, etc.)

Les anti-dépresseurs, mais aussi les anti-inflammatoires, les médicaments contre le mal des transports, les antiallergiques, les antidiabétiques et les anti-infectieux sont également susceptibles d’affecter la conduite.

La prise de traitements médicaux de ce type peut provoquer de manière isolée ou cumulée de façon plus ou moins importante :

  • somnolence, endormissements,
  • baisse de la vigilance et de l’attention,
  • ralentissement des réflexes,
  • vertiges et troubles de l’équilibre,
  • troubles de la vue.

En situation de conduite, ils provoquent une augmentation du temps de réaction et donc des distances d’arrêts, une incapacité d’anticipation et l’absence de perception de l’environnement et donc des dangers potentiels.

Les précautions à prendre en cas de prise de médicaments

Avec les professionnels de santé :

  • Informez votre médecin ou votre pharmacien de votre mode de déplacement,
  • Demandez systématiquement leur avis en cas de doute ; ne prenez pas un nouveau médicament, même disponible sans ordonnance, sans leur avis. Signalez-leur aussi vos éventuels autres traitements en cours, afin d’éviter toute interaction.

Concernant vos médicaments :

  • Examinez l’emballage pour y chercher un pictogramme d’alerte

    Niveau 1 : le risque est faible et dépend largement de la sensibilité individuelle. Le patient trouvera dans la notice du médicament les mises en garde lui indiquant les cas où il devra s’abstenir de conduire.

    Niveau 2 : les effets négatifs du médicament pour la conduite automobile sont prédominants par rapport à la sensibilité individuelle. À examiner au cas par cas et demander l’avis du médecin ou du pharmacien, s’il s’agit d’un médicament avec ou sans ordonnance.

    Niveau 3 : les effets du médicament rendent la conduite dangereuse. Il est formellement déconseillé de prendre le volant. Il est conseillé au médecin prescripteur d’indiquer au patient dans quel délai il pourra à nouveau conduire.

  • Lisez systématiquement les informations de la notice,
  • En cas de traitement chronique, ne prenez jamais l’initiative de modifier la posologie ou les horaires de prise (à jeun, lors des repas, au coucher, etc.). Seul votre médecin peut décider dans quelle mesure votre traitement doit être modifié,
  • Ne consommez ni alcool (même modérément), ni drogues, ils multiplient le risque accident.
  • Si vous ne terminez pas vos médicaments, pensez à toujours conserver les boîtes et leur notice.

Sur la route :

  • Adaptez la conduite de votre véhicule à votre état de santé et à vos capacités physiques. Et surtout, arrêtez-vous de conduire face à certains signes : somnolence, difficultés de concentration, problèmes de vision, vertiges,
  • Ne prenez pas le volant si vous ne vous sentez pas bien : reportez votre déplacement ou prenez un autre mode de transport.

Si vous n’êtes plus en capacité de conduire votre véhicule, des solutions existent. Vous pouvez notamment vous faire aider dans votre conduite ou changer de mode de déplacements. Parlez-en à votre médecin et à votre entourage.