Une grande figure de la Résistance nous a quittés…

Mis à jour le 29/06/2020

Simone Crédot était une résistante de la première heure qui s'était engagée au service de la France Libre durant la Seconde Guerre mondiale.

Chargée initialement de l'acheminement de courriers clandestins (c'est ainsi qu'elle assista à une réunion en présence de "REX", alias Jean MOULIN), elle devint en 1942 l'agent R.A.B. 141 du BCRA ("Bureau Central du renseignement et d'Actions" devenu en 1943 "Direction Générale des Services Spéciaux") et effectua des transports d'armes, participa à des actions de sabotage et réceptionna des parachutages d'armes comme d'agents envoyés par Londres. Activement recherchée par la Gestapo, elle dut à plusieurs reprises changer d'identité, d'abord "Françoise", puis "Simone Freyval" (en référence à son nom de jeune fille) et enfin agent R.A.B. 141 avant de devenir Simone Crédot, la paix une fois revenue.

Veuve à 27 ans, elle occupa différentes fonctions après la guerre, au niveau ministériel et principalement dans l'administration préfectorale à Strasbourg. Très engagée dans le monde des associations patriotiques et du devoir de mémoire, elle fut l'ultime présidente de l'Union Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance du Bas-Rhin et c'est à ce titre qu'elle présidait chaque année dans les salons de la préfecture la remise des prix du Concours National de la Résistance et de la Déportation.

Simone Crédot était, entre autres distinctions commémoratives, Commandeur de la Légion d'honneur, Médaillée Militaire, Officier de l'Ordre National du Mérite, Titulaire de la Croix de Guerre 39-45 avec plusieurs citations, dont une à l'ordre de l'armée et Médaillée de la Résistance.

Elle s’est engagée dans le monde associatif dès 1961, totalisant ainsi 58 ans de bénévolat, ce qui mérite d’être souligné. Depuis 1977, elle était présidente de l’Union des Combattants Volontaires de la Résistance du Bas-Rhin, s’investissant sans relâche à la préparation du concours national de la résistance. De 1985 à 2012, elle a été secrétaire générale  de l’UFAC (l’union française des associations des anciens combattants). Depuis 1988, elle faisait partie du conseil départemental de l’ONACVG du Bas-Rhin en qualité de vice-présidente, tout en assumant les fonctions de présidente de la commission porte drapeau, de présidente de la commission mémoire et ne manquait pas d’être toujours présente en tant que membre de la commission solidarité. Depuis 2008, elle était présidente de l’association des Médaillés de la résistance. De 2008 à 2016, elle a été Vice-Présidente de l’Amicale des Anciens de la France libre, puis Présidente à partir d’octobre 2016. Il est à noter que Mme Crédot avait également écrit et édité en 2017 un ouvrage retraçant son combat au service de la Croix de Lorraine de 1940 à 1945.

Par son parcours et son réel engagement, Simone Crédot restera à jamais dans la mémoire du monde Combattant.

Ses obsèques ont été célébrées le vendredi 10 mai en l'église Saint-Pierre le Jeune par Monseigneur Max Vivier, évêque émérite de l'épiscopat catholique aux armées, en présence de sa famille et de nombreux amis ou représentants d'associations. Le général Gouverneur Militaire de Strasbourg était également représenté et une délégation de l'ONAC-VG était conduite par son directeur.

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