Précarité menstruelle

Brisons le tabou des règles et de la précarité menstruelle
Elles sont collégiennes, lycéennes, étudiantes, travailleuses précaires, mères célibataires, migrantes ou sans-abris. Ce sont peut-être nos sœurs, nos filles, nos amies, nos collègues ou nos voisines. Ces femmes sont victimes de ce que l’on nomme pudiquement la « précarité menstruelle ». Derrière ce terme se cache une réalité face à laquelle notre société a, trop longtemps, détourné le regard.
Dans le monde, près de 500 millions de femmes n’auraient pas les moyens de se procurer régulièrement des protections hygiéniques. En France, elles seraient entre 1,5 et 2 millions. Selon un sondage réalisé par l’Ifop, 8% des femmes et filles interrogées déclarent renoncer à changer de protections périodiques autant qu’il le faudrait, faute de moyens ; touchant ainsi des personnes en grande voire très grande difficultés financières.
Dans le monde, près de 500 millions de femmes n’auraient pas les moyens de se procurer régulièrement des protections hygiéniques.
Il s’agit pourtant de produits de première nécessité. Des produits dont les 4,7 millions de femmes de notre pays vivant sous le seuil de pauvreté sont susceptibles de se priver. Pour y remédier, nombreuses sont celles ayant recours à des protections de fortune : chaussettes, éponges, papier hygiénique, coton, etc. Autant de solutions inadaptées qui peuvent leur faire courir des risques graves sur leur santé.
Longtemps tabou, cet enjeu a émergé dans le débat public grâce à des associations et des parlementaires qui l’ont mis sur le devant de la scène et que je tiens à saluer. Dans ce contexte, après des expérimentations menées en 2020 et suite à l’annonce du président Emmanuel Macron dans Brut, le Gouvernement traduira l’engagement du président de la République en apportant cinq millions d’euros en 2021 afin de développer les dispositifs déjà mis en place pour venir en aide à ces femmes.
Il s’agit d’un véritable changement d’échelle pour un enjeu de santé publique, de solidarité et d’égalité de traitement. Avec le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, nous sommes déterminés à poursuivre et renforcer les actions engagées pour que chaque femme et chaque fille en situation de précarité puissent avoir accès aux protections périodiques.
Aucune femme ne devrait avoir à s’inquiéter pour sa prochaine protection périodique.
Car cette réalité est inacceptable en France en 2020. Aucune femme ne devrait avoir à s’inquiéter pour sa prochaine protection périodique. En effet, en plus des risques sur leur santé, la précarité menstruelle entraîne d’importantes répercussions psychologiques et professionnelles. Des répercussions plus insidieuses et généralement tues, car entourées de honte, qui mènent parfois à la dépression ainsi qu’à l’exclusion sociale.
Cette question qui touche à l’intimité rejaillit dès lors dans la vie à l’extérieur. Enjeu de santé, l’accès aux protections périodiques constitue également un enjeu de solidarité et d’égalité des chances. Car la précarité menstruelle impacte directement la réussite de la scolarité des collégiennes, lycéennes et étudiantes qui en sont les victimes. Un impact susceptible de conduire à la déscolarisation.
Enjeu de santé, l’accès aux protections périodiques constitue également un enjeu de solidarité et d’égalité des chances.
Autrement dit, acheter des protections périodiques constitue une source d’inégalités que nous ne pouvons plus occulter. Le tabou des règles a aussi longtemps masqué le tabou de leur coût. Le combat contre la précarité menstruelle a donc plusieurs visages : de santé publique tout d’abord, mais aussi d’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que de justice sociale.
Ce combat, nous devons le mener collectivement !
#LaFranceSolidaire
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