Résultats de la campagne de comptage du printemps 2018 du nombre de terriers de hamsters communs

Mis à jour le 30/06/2020

L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a réalisé, en avril et mai 2018, le dénombrement des terriers de hamsters communs (cricetus cricetus) au sein des cultures favorables*, selon un protocole de comptage semi-exhaustif**. Ce comptage, comparable aux comptages de printemps des années antérieures, ne traduit pas directement le nombre de hamsters, mais quantifie l’évolution des populations, grâce au suivi d’un indice d’abondance (nombre de terriers de hamsters en cultures favorables au moment de la sortie d’hibernation).

Les résultats du printemps 2018 indiquent une évolution positive des populations avec 685 terriers recensés contre 523 en 2017 et 400 en 2016. L’aire de répartition de l’espèce retrouve son niveau de 2012, avec environ 2 000 ha d’aire de présence de l’espèce, mais avec un nombre plus important de terriers recensés (685 au lieu de 309).

Zoom sur les différentes zones de protection statique (ZPS)

En ZPS Sud : une consolidation du nombre de terriers a été constatée, le nombre de terriers recensés restant stable autour d’une centaine de terriers (103 en 2018 et 146 en 2017). Dans cette zone, la population est principalement présente sur la commune d’Elsenheim. Pour l’ensemble de la zone Sud, le nombre de parcelles agricoles abritant l’espèce reste faible (une vingtaine). La population reste fragile du fait de sa concentration sur un nombre restreint de parcelles.

En ZPS Centre : la zone montre une évolution très positive de la population de l’espèce passant de 316 à 516 terriers entre 2017 et 2018. Au sein de cette zone, le secteur de forte densité situé au sud-ouest (secteur Obernai, Krautergersheim) reste stable et dynamique avec un peu plus de 200 terriers recensés. Le secteur de Geispolsheim, qui a fait l’objet d’opérations de relâcher en 2016 et 2017 à proximité de populations sauvages, présente des niveaux de populations inédits avec plus de 250 terriers recensés en 2018. Ces deux zones de présence historique abritent aujourd’hui les deux principales populations alsaciennes. Les autres populations de la ZPS Centre restent aujourd’hui fragiles et nécessitent une attention particulière.

En ZPS Nord : le nombre de terriers validés reste stable de 2017 à 2018 (environ 60 terriers recensés). Malgré l’organisation de nombreuses opérations de renforcement de populations depuis 2013 et la mise en place de zones collectives, les deux populations localisées à Stutzheim-Offenheim et Ernolsheim-sur-Bruche restent fragiles.

 

Même si la population de hamster commun reste globalement en deçà du seuil de viabilité, les résultats du printemps 2018 sont encourageants pour l’avenir de l’espèce en France. Après plusieurs années de fortes fluctuations de l’indice d’abondance, les résultats des comptages des trois dernières années indiquent une nette tendance d’évolution à la hausse.

L’ensemble de ces avancées est le fruit d’une collaboration entre les partenaires impliqués dans la préservation de l’espèce : la profession agricole, les communes concernées, la région Grand Est, les associations de protection de l’environnement, ainsi que les services et établissement public de l’État.Ces bons résultats doivent encourager les partenaires à poursuivre les efforts consentis pour sauver l’espèce. Un nouveau plan national d’actions (PNA) pour la préservation du hamster commun, coordonné par la DREAL direction régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement Grand Est, est en cours de finalisation. Il viendra détailler le contenu des actions de connaissance de l’espèce, d’amélioration de son habitat, de renforcement des populations fragiles et de communication pour les dix prochaines années.

 * Les cultures favorables sont les cultures que le hamster privilégie, c’est-à-dire la luzerne et les céréales à paille d’hiver.

** Le comptage est dit semi-exhaustif car il ne tient pas compte des autres cultures que certains hamsters pourraient occuper exceptionnellement et qu’il est effectué seulement tous les 3 mètres pour la luzerne et tous les 10 mètres pour les céréales à paille d’hiver.